La couleur violette n’existe pas dans la lumière, mais est une illusion de notre cerveau qui « invente » une nouvelle perception visuelle comme un processus mental.
Avez-vous déjà pensé que le violet, cette couleur que l’on trouve dans les choux, les aubergines ou les couchers de soleil à couper le souffle, n’existe en réalité pas dans la lumière ? Pas dans le sens traditionnel du terme, du moins. C’est le résultat d’une illusion fascinante que notre cerveau met en place chaque fois qu’il voit quelque chose qui « semble » violet.
Pour comprendre ce phénomène, nous devons partir de la lumière.
Ce que nous voyons n’est qu’une petite partie de l’ensemble du spectre électromagnétique, appelé « spectre visible ». Celui-ci s’étend environ de 350 à 700 nanomètres et comprend toutes les couleurs de l’arc-en-ciel : rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet. Chaque couleur a sa propre « longueur d’onde » : le rouge est la plus « longue », le violet la plus « courte ».
Notre œil perçoit les couleurs grâce à trois types de cônes, des cellules sensibles à la lumière situées dans la rétine. Ces cônes sont sensibles aux longueurs d’onde longues (rouge), moyennes (vert) et courtes (bleu). Lorsque la lumière frappe les cônes dans une certaine combinaison, notre cerveau l’interprète comme une couleur spécifique.
Notre cerveau « plie » le spectre en un cercle
Mais c’est là que réside le mystère : il n’existe pas de longueur d’onde unique correspondant au violet. Le violet apparaît lorsque nos yeux reçoivent simultanément des signaux provenant à la fois du cône rouge et du cône bleu, mais pas du cône vert. Ce type de combinaison n’existe pas dans le spectre linéaire de la lumière, car le rouge et le bleu sont à l’opposé l’un de l’autre.
Alors comment le « voyons-nous » ? Pour résoudre cette contradiction, notre cerveau « plie » le spectre en un cercle : il unit le rouge et le bleu et « invente » une nouvelle perception visuelle pour combler le vide entre eux. C’est ainsi que naît le violet, une couleur non spectrale, qui n’existe pas dans la réalité physique de la lumière, mais seulement comme un processus mental.
En somme, le violet est un exemple parfait de la façon dont la perception humaine est une construction cérébrale. Les couleurs ne sont pas des qualités objectives des objets, mais des interprétations subjectives basées sur la façon dont notre esprit traite les signaux visuels. Le violet n’est pas seulement beau : il est la preuve que notre cerveau sait être incroyablement créatif.